« Le monde des objets, qui est immense, est finalement plus révélateur de l’esprit que l’esprit lui-même. Pour savoir ce que nous sommes, ce n’est pas forcément en nous qu’il faut regarder. Les philosophes, au cours de l'histoire, sont demeurés trop exclusivement tournés vers la subjectivité, sans comprendre que c’est au ...
« Le monde des objets, qui est immense, est finalement plus révélateur de l’esprit que l’esprit lui-même. Pour savoir ce que nous sommes, ce n’est pas forcément en nous qu’il faut regarder. Les philosophes, au cours de l'histoire, sont demeurés trop exclusivement tournés vers la subjectivité, sans comprendre que c’est au contraire dans les choses que l’esprit se donne le mieux à voir. Il faut donc opérer une véritable révolution, en s’apercevant que c’est du côté des objets que se trouve l’esprit, bien plus que du côté du sujet. »
François Dagnonet (1924-2015)
Agrégé de Philosophie, Docteur en Médecine, Historien des Sciences
Ancien Président du Jury d'agrégation de philosophie
Dagognet François, Eloge de la chose, Editions Vrin, 1989
Un objet d’Histoire est un objet à histoires, c'est-à-dire un objet de mémoire ; mémoire d’un personnage illustre, mémoire d’un lieu, d’un évènement historique, d’une date ou d’une époque de l’Histoire.
Tous les destins hors du commun des Grands Illustres sont jalonnés d'objets d’Histoire, qui ont accompagné leur quotidien et qui sont autant de miroirs de la réalité d’une vie, où l’âme a tutoyé l’ivresse matérielle.
Objet-témoin et objet-miroir, chaque objet d’Histoire a sa propre résonance et sa « charge historique », car s’il est traversé par l’histoire de celui ou celle qui l’a possédé ou créé, il est aussi traversé par l’histoire de celui ou celle qui le regarde.
Objets-mémoire et objets-souvenirs d’une vie, d’une souffrance, d’un espoir, d’un amour, d’une utopie, ils traversent les âges comme des reliques pour ceux qui les aiment ou qui les ont aimés et ils sont autant d’empreintes laissées pour l’éternité par ceux qui les ont possédés, collectionnés, portés, créés.
Chaque objet d’Histoire a son histoire et son secret, tel la montre de Rodin, la canne de Balzac, le café de Napoléon ou le thé de l’Impératrice Eugénie, la bague de Marie-Antoinette à son amant Fersen, le parfum à la violette de l’impératrice Eugénie, etc.
Depuis la nuit des temps, l’objet d’Histoire, par la mémoire qu’il transporte et le secret qui lui est attaché, est un objet de curiosité et un objet de désir, voire de convoitise.
La France a une tradition et une expertise pluriséculaires de la production en toute petite série de facsimilés d’objets d’Art et d’Histoire à partir de modèles uniques puisés dans le répertoire de l’Histoire.
Jean-Baptiste Colbert (1619–1683), contrôleur général des Finances de Louis XIV, avait initié le commerce des retirages de gravures de musées. Cette activité existe encore aujourd'hui ; grâce au procédé de la chalcographie, on peut obtenir une reproduction fidèle à partir des plaques originales.
Depuis 1789, le Louvre offre des moulages de sculptures.