Oscar Wilde est un écrivain irlandais, né à Dublin le 16 octobre 1854 et mort à Paris le 30 novembre 1900, francophile et parfaitement francophone.

Esthète, dandy, expert en provocations et en mots d’esprit, Oscar Wilde fut aussi un immense homme de lettres : critique d’art, dramaturge, romancier et poète. Il se fit le défenseur d’un art sans entraves et de la liberté absolue de l’écrivain.

Oscar Wilde naît au sein d'une famille bourgeoise et protestante, dont la liberté d'esprit cependant l'influencera durablement. Après de brillantes études à Dublin, où il se fit remarquer autant par son intelligence que par ses habitudes vestimentaires, il obtint une bourse pour le Magdalen College, l’un des établissements les plus côtés de l’Université d’Oxford, où il se construira un personnage d’esthète et de dandy , avec ses cheveux longs, ses cravates lavallières et les boutonnières de ses costumes fleuries d’un œillet, d’un lys ou d’un chrysanthème.

Ses études terminées, il s’installe à Londres, où il fréquente les milieux littéraires et aristocratiques. Son apparence, son excentricité et son sens de la conversation lui attire la célébrité. En 1881, son premier recueil de poèmes est accueilli avec dévotion par les artistes fin-de-siècle.

À la fin de l’année 1881, Oscar Wilde part aux États-Unis donner une série de conférences sur sa conception de l’esthétique. A son retour, il se rend à Paris et rencontre les écrivains en vogue : Verlaine, Mallarmé, Zola, Daudet, Hugo. Il se lia notamment d’amitié avec Marcel Proust et André Gide et fut sous le charme de L’actrice Sarah Bernhardt.

En 1984, il se marie avec Constance Lloyd. Le couple s’installe à Chelsea dans une demeure cossue et raffinée. Elle devient très vite le lieu de rendez-vous des artistes londoniens. S’en suivra une période d'épanouissement littéraire, durant laquelle il écrira des contes, des essais et, surtout, ses principales pièces et son unique et scandaleux roman: Le Portrait de Dorian Gray.

Mais sa rencontre avec un jeune lord anglais, Alfred Douglas, avec lequel il noue une liaison passionnée, va bouleverser sa vie et le conduire le 25 mai 1895, à l’issu de trois procès, à deux années de travaux forcés qui le briseront.

À l’expiration de sa peine, totalement ruiné, il mènera une vie d’errance en France puis à Londres, avant de revenir s'installer définitivement à Paris et d’emménager dans un hôtel de la rue des Beaux-Arts, dans lequel il disposera de deux chambres, « une pour écrire, l’autre pour l’insomnie ». Il y mourut, à bout de force, deux jours après s’être converti au catholicisme.

Secrets de l’histoire

En 1909, les restes d’Oscar Wilde furent transférés du cimetière de Bagneux au cimetière du Père-Lachaise, division 89. Pour surplomber le caveau, un sphinx monumental, ailé et nu, fut sculpté par Jacob Epstein, pionnier de la sculpture moderne, Nouveau scandale autour de Wilde, post mortem cette fois-ci, car l’artiste avait doté l’ange-démon d’attributs très virils et fut accusé d’obscénité.

Il refusa cependant de modifier son œuvre au prétexte notamment que le bloc de pierre de plusieurs tonnes avait été sculpté directement et sans fragmentation. Après qu’il fût décidé dans un premier temps de plâtrer la partie récusée, une plaque de bronze fut finalement apposée en guise de feuille de vigne.

Cependant, après qu’un groupe d’artistes et de poètes contestataires eurent arraché la plaque de bronze, le monument fut recouvert jusqu’en 1914 d’une bâche et surveillé par la police.

Le lieu de mémoire devint rapidement un lieu de vénération, et la statue fut progressivement couverte de graffitis et d’inscriptions en tous genres. La sépulture a été restaurée plusieurs fois.

Sa victoire post-mortem

En 1902, le mot « homosexuel » fit son entrée dans le supplément du Nouveau Larousse illustré et désigna une « pathologie »

En 1967, le Criminal Law Amendement Act fut abrogé au Royaume-Uni

Et en 2000, année jubilaire des cents ans de la mort de Wilde, le Royaume-Uni abrogea l’une de ses dernières législations anti-homosexuelles.