Pourquoi Candide ?
À l’heure où notre pays s’interroge sur lui-même, il nous a paru pertinent d'éditer Voltaire. Le sous-titre (ou L’Optimisme) indique notre état d’esprit. Il est une modeste contribution aux réflexions d’aujourd’hui, une carte postale envoyée depuis le pays qui nous est cher : celui de la tolérance, de l’humour satirique et du goût immodéré pour la lutte contre le fanatisme et l’obscurantisme.
Un manuscrit perdu pendant des siècles, retrouvé et publié pour la première fois
Pendant des années, personne ne savait où se trouvait ce manuscrit, et même les spécialistes de Voltaire le pensaient perdu. C'est finalement en fouillant dans les archives de la bibliothèque de l'Arsenal qu'il fut découvert en 1957. Il s'agit de la première édition de ce manuscrit. C'est donc la première fois que le public peut avoir accès à ce document inédit. Il permet d'entrevoir les coulisses de la création littéraire de Voltaire, ce qui en fait un objet majeur et majestueux.
Truffé de fautes d’orthographe
Au premier regard, c'est l'élégance de l'écriture qui frappe. C'est tout le raffinement subtil du XVIIIe siècle qui apparaît dans ce manuscrit.
Un regard plus attentif détectera qu'il contient de nombreuses fautes d'orthographe - ce qui ne manque pas de cocasserie quand on connait la place qu'occupe ce texte aujourd'hui dans les programmes scolaires ! - la plus savoureuse étant celle contenue dans le titre :
Candide ou L'Optismime.
Une version inédite des aventures de Candide
Le manuscrit original ne correspond pas totalement à l'édition finalement publiée. Certains passages ont été ajoutés, d'autres enlevés ou corrigés. Le chapitre sur Paris, par exemple, où la capitale y est décrite comme "la ville de tous les enfers", apparaît dans ce manuscrit, mais a finalement été supprimé par Voltaire au moment de la publication.
Publié sous pseudonyme pour contourner la censure
A sa sortie en 1759,
Candide ou l’Optimisme connaît immédiatement un prodigieux succès. On le lit partout en Europe. Mais c’est aussi un scandale retentissant. Voltaire n’a pas signé le texte. Publié sous pseudonyme pour contourner la censure, il porte seulement la mention « traduit de l’allemand - de Mr le Docteur Ralph ». Le philosophe s’empressera d’ailleurs de contredire tous ceux qui lui en attribuent la paternité :
« J’ai lu enfin Candide. Il faut avoir perdu le sens pour m’attribuer cette coïonnerie. J’ai Dieu merci de meilleures occupations. »
Egalement en annexe du manuscrit, une lettre de Voltaire niant la paternité du texte :
« Je viens de lire enfin ce Candide. Je trouve cette plaisanterie dans un goût singulier […]. Je vous conseille de ne les pas produireet de retirer les exemplaires si vous en avez. C’est un conseil d’ami et d’amis que je donne à mes amis. »
Un document majeur de notre patrimoine culturel
En marge de ce qu’il représente, le manuscrit de Candide est aussi un document visuel important. On y retrouve l’élégance de l’écriture du XVIIIe, qui ravira non seulement les connaisseurs, mais surtout les amateurs de littérature et de belles lettres.
Le manuscrit original a été composé de petits cahiers de quatre pages reliés ensemble. Chaque fin de cahier mentionne le premier mot du suivant.
Le livre est assemblé par les ateliers Babouot. à Lagny sur Marne. Chaque coffret est fabriqué à la main.
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