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Reproduction d'Art
Exposée dans le salon d’honneur de l’exposition universelle de 1855, cette toile fut commandée par l'Impératrice Eugénie à Franz-Xavier Winterhalter, son peintre préféré.
Le tableau connut un immense succès populaire et fut largement diffusé et reproduit sur des estampes, des calendriers et même des boîtes de confiserie.
Mais son apparente naïveté dissimule une communication subliminale …
Quel plaisir de pouvoir accéder à l'un des tableaux les plus représentatif du luxe d'une époque et qui pourtant respire la simplicité et la tranquillité.
Ce tableau fut présenté le 15 mai 1855 lors de l’exposition universelle de Paris, et commandé par conséquent par l’Impératrice quelques mois après son mariage avec l’Empereur Napoléon III avec un objectif bien précis.
Eugénie était très superstitieuse et vouait une très grande passion pour Marie-Antoinette, dont elle connaissait parfaitement tous les déboires et l’infortune que lui causa l’image d’une vie de plaisir, de raffinement et de luxe.
Ainsi, bien que le tableau fût une commande officielle de l’Impératrice, elle décida de le payer sur sa cassette personnelle. Par ce geste, elle voulait envoyer un message au peuple français, accompagnant ainsi la symbolique forte du tableau et les messages subliminaux qu’il véhicule.
Ce n’était pas son premier fait d’armes en matière de communication. En effet, lors de son mariage avec Napoléon III en 1853, elle avait déjà renoncé à un collier de diamant que la commission municipale de la capitale voulait lui offrir, et demandé à ce que la somme correspondante soit consacrée à la construction d'une maison d’éducation pour enfants. Elle fut édifiée par l’architecte Jacques Hittorff dans le 12e arrondissement de Paris sur l'emplacement de l’ancien marché à fourrages du Faubourg Saint-Antoine et inaugurée le 28 décembre 1856. La forme de la « Maison Eugène-Napoléon », dont les bâtiments existent toujours, est inspirée de la forme du collier offert pour sa réalisation.
Par la scénographie du tableau et plus particulièrement par le choix réfléchi des différents éléments résolument présents ou absents de la composition, Eugénie adresse dans le même esprit des messages au peuple français.
Elément principal de cette composition, l’impératrice Eugénie, ne porte pas de bijou, ce qui est tout à fait anormal eu égard à son rang d’impératrice. Elle a pour seule parure sa pureté.
Plus surprenant encore, on peut découvrir que contre toute attente seule Eugénie, l’Impératrice, ne porte aucun bijou. La composition initiale aura même été revue par l’artiste pour cacher au moyen de la tête de l’une des dames d’honneur tout éventuel bracelet que l’Impératrice aurait pu porter à son poignet.
L’absence de coquetteries permet de souligner non seulement la perfection et la beauté d’albâtre de l’Impératrice, considérée comme l’une des plus belles femmes de son époque, mais également sa modestie et sa simplicité.
Il est rare que l’ensemble des dames d’honneur de l'Impératrice soient rassemblées, car elles ne résidaient pas au Palais des Tuileries. Une voiture de la cour les cherchait à leurs domiciles pour les conduire au Palais. Une fois leurs tâches accomplies, elles étaient raccompagnées à leur domicile.
Cette mise en scène, dans une clairière ombragée, veut démontrer les valeurs de simplicité de l’Impératrice dans sa vie quotidienne et dans sa relation aux autres, y compris à ses dames de compagnies, souvent elles-mêmes nobles.
Eugénie est entourée à sa droite de la princesse d’Essling, grande-maîtresse de la Maison, à qui elle tend une branche de chèvrefeuille et, à sa gauche, de la duchesse de Bassano, sa dame d’honneur. Ce sont les deux dames les plus importantes de sa suite. Devant elle, la baronne de Pierres et la vicomtesse de Lezay-Marnésia, puis au premier plan, la comtesse de Montebello, la baronne de Malaret, la marquise de Las Marismas et la marquise de la Tour-Maubourg, soit six des treize dames du palais.
En réalité, une septième dame du palais, Léonie Bugeaud de la Piconerie d’Isly, Comtesse de Feray était à l’origine présente comme l’atteste l’esquisse sur toile précédemment citée. Ayant démissionné en janvier 1855, elle obligea le peintre à repenser entièrement la composition du tableau en quelques semaines. Il parvint néanmoins à l'achever en quatre mois avec l'aide de son atelier et le tableau fût prêt à l'ouverture de l'exposition.
Les fleurs jouent également un rôle symbolique important dans ce tableau, plus que les bijoux qu’on attendrait volontiers dans un tableau de cour impériale, et renforcent les symboles l’amitié fidèle et de la simplicité. Deux fleurs notamment : le chèvrefeuille, symbole de l’amitié fidèle dans la tradition florale du XIXe, et le lilas, plante très appréciée d’Eugénie et qui symbolise au XIXe le printemps naissant et les sentiments amoureux ou amicaux qui l’accompagnent.
Derrière son air ingénue et angélique, l’Impératrice dévoile dans ce tableau une intelligence de communication toujours actuelle.
Emmanuel Starcky et Laure Chabanne (dir.), Franz Xaver Winterhalter, 1805-1873 : portraits de cour, entre faste et élégance, RMN-Grand Palais, 2016, 240 p. (ISBN 9782711863525), p. 164-165 (notice 52)
" Notes sur les portraits de S.M. l'Impératrice Eugénie ", Revue de l'art ancien et moderne, vol. 38, 1920, p. 312-313 ; MAINARDI, 1987, p. 67, fig. 46, p.101, fig. 73 ; HUBERT, POUGETOUX, 1989, I.721, p.199
Laure Chabanne, « L'Impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur par Franz Xaver Winterhalter », La Revue des musées de France, vol. 5,? 2012, p. 85-91, 108, 110
Richard Ormond et Carol Blackett-Ord, Franz Xaver Winterhalter et les cours d'Europe de 1830 à 1870, Musée du Petit-Palais, 1987-1988, p. 203-204 (notice 53)
Alain GALOIN, « L'impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur », Histoire par l'image
Catalogue de l’exposition Franz-Xaver Winterhalter et les cours d’Europe de 1830 à 1870, Musée du Petit Palais, 1988.
Catalogue de l’exposition Le Temps des crinolines Musée national du Château de Compiègne, 1953.
Cette peinture offre un intérêt historique : elle reflète une image précise de la mode dans les premières années du Second Empire : elle illustre l’omniprésence de la crinoline, cage à cerceaux d’osier ou métalliques qui permettait de gonfler les jupons, mais aussi souligne les toilettes raffinées s’ornant de dentelles, de rubans ainsi que de nombreux volants.
Appréciée du grand public, l'œuvre étonna cependant les élites intellectuelles et fut discrètement décriée par les critiques, comme Théophile Gautier ou Gustave Planche, qui lui reprochaient trop de coquetteries dans la forme (détails approfondis des robes, dentelles et compositions florales) et une absence de fond des modèles représentés (une impératrice pas suffisamment mise en évidence et des dames d’honneur ne reflétant que peu de caractère).
Elle fut aussi décriée car elle semblait trop proche d’une autre œuvre réalisée en 1852 par Winterhalter, Florinda, dont la composition était assez similaire… à ceci près que les dames étaient dénudées.
Florinda, Franz Xaver Winterhalter, 1852, Windsor Castle, The Royal Collection (RCIN 404860)
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